Autorisation et ouverture à la concurrence du marché des jeux de casino en ligne
Le gouvernement a déposé samedi un amendement au PLF 2025 (I-3638) afin "d'autoriser et d'ouvrir à la concurrence le marché des jeux de casino et de poker en ligne".
Le texte prévoit des dispositions précises pour réglementer cette activité, notamment :
- La limitation à 30 licences délivrées par l'Autorité Nationale des Jeux (ANJ) ;
- Un droit d'entrée de 20 millions d'euros pour chaque licence ;
- Une redevance annuelle calculée sur le produit brut des jeux ;
- La mise en place d'un registre national d'interdiction de jeu pour les joueurs ayant des problèmes d'addiction ;
- La création d'un fonds dédié à la prévention et à la lutte contre l'addiction au jeu.
Un marché estimé à 1,5 milliard d'euros
Selon les estimations, le marché des jeux de casino et de poker en ligne en France pourrait générer des revenus annuels de l'ordre de 1,5 milliard d'euros.
L'ouverture à la concurrence vise à "mettre fin à une situation de monopole de fait détenu par le Groupe Partouche et la Française des Jeux", selon le ministère de l'Économie et des Finances.
Les acteurs du secteur saluent l'ouverture du marché
Les acteurs du secteur ont salué l'ouverture du marché, y voyant une opportunité de développement.
"Cette ouverture à la concurrence est une excellente nouvelle pour le marché des jeux en ligne en France", déclare Stéphane Courbit, président du directoire de Betclic Everest Group. "Elle va permettre aux Français de bénéficier de plus de choix et d'innovations, tout en garantissant un haut niveau de protection des joueurs."
"Nous nous réjouissons de cette ouverture du marché qui va permettre à nos clients de bénéficier d'une offre plus large et plus innovante", ajoute Alexandre Dreyfus, PDG de Winamax.
Des inquiétudes sur la lutte contre l'addiction
Cependant, certains experts ont exprimé des inquiétudes quant à l'impact de cette ouverture du marché sur la lutte contre l'addiction au jeu.
"La multiplication des opérateurs et l'intensification de la publicité pourraient entraîner une augmentation des risques d'addiction", estime le Dr William Lowenstein, psychiatre spécialisé dans les addictions.
Le gouvernement a assuré que des mesures strictes seraient mises en place pour prévenir et lutter contre l'addiction, notamment la création d'un fonds dédié et la mise en place d'un registre national d'interdiction de jeu.